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Un smartphone durable, c'est possible

Smartphones : est-il possible de consommer durable ?

Extraction des matières premières, fabrication, recyclage… A chaque étape de leur cycle de vie, nos smartphones représentent des problèmes grandissants pour la planète, et donc pour nous. Des problèmes aggravés par des renouvellements de plus en plus fréquents, et une diminution progressive de l’âge d’obtention du premier téléphone intelligent. Alors, comment faire pour consommer plus durablement ces appareils devenus quasi-indispensables ?

 

Il n’y a pas de smartphone écolo 

Choisir, c’est renoncer. En la matière, mieux vaut être clair dès le départ. En 2021, il n’est pas (encore) possible d’acheter un smartphone à  impact environnemental nul. Car n’importe quel téléphone vendu actuellement, et ce quels que soient les bonnes pratiques promues par les fabricants, a des conséquences nécessairement dommageables sur l’environnement :

 

      Leur fabrication nécessite l’extraction de matières premières rares, dans des conditions difficiles et souvent polluantes

      Leur assemblage est en lui-même fortement émetteur de gaz à effet de serre

      Ils sont difficiles à recycler, notamment les métaux rares qui les composent (ceux-là même qu’on extrait à grand mal du sous-sol)

      Lors de leur utilisation, à travers nos usages numériques qui prennent un poids de plus en plus considérable dans la vie moderne

 

En l’état donc, acheter un smartphone n’est de toute façon pas une bonne idée pour l’environnement. Mais comme ce petit objet fort envahissant est devenu quasiment indispensable à nos vies modernes, il faut bien trouver des solutions. Vous devez acheter un nouveau smartphone ? Et vous voudriez faire un choix plus responsable pour la planète et ceux qui la peupleront après vous ?

 

 Misez sur la fiabilité 

Avant votre achat, quelques indicateurs permettent de se faire une assez bonne idée de la fiabilité de tel ou tel appareil, et donc de sa longévité.

 

L’Indice de protection (IP) 

Composé de deux chiffres, l’IP constitue une notation du niveau d’étanchéité du téléphone à la poussière (premier chiffre, de 0 à 6) et de son niveau d’étanchéité à l’eau (deuxième chiffre, de 0 à 9). La plupart des téléphones proposent un IP67 ou IP68 à l’heure actuelle, assurant ainsi une bonne étanchéité générale, pour prémunir l’appareil contre les accidents de la vie courante.

  

La solidité de l’écran 

Pas de standard ici, mais renseignez-vous auprès du commerçant pour connaître les subtilités et orienter au mieux votre choix, l’écran étant - et de très loin - le premier poste de réparation dans le monde des smartphones. 

 

Le châssis 

Lancés dans une course à la minceur, les fabricants en ont parfois oublié qu’un châssis plus léger est également plus fragile. Attention donc aux matériaux comme l’aluminium, qui en raison de leur poids réduit constituent une armure moins solide que d’autres matériaux, comme l’inox par exemple.

  

La qualité de la batterie 

Même si toute batterie perd peu à peu de son autonomie au fil du temps, préférez au moment de l’achat une batterie puissante (a minima 3000 mAh), qui restera plus longtemps fonctionnelle.

  

La capacité de stockage 

Dommage de changer de téléphone en raison d’un manque d’espace. A l’heure actuelle, un téléphone ne disposant que de 16 Go de mémoire est clairement insuffisant pour faire tourner l’ensemble des applications dont vous aurez besoin au quotidien. Préférez une capacité de 64 Go ou même 128 Go, les différences de prix ne justifiant quasiment plus le choix de téléphones de plus faible capacité de stockage. 

 

Le système d’exploitation 

Le système d’exploitation, ou OS, est un autre point clé de la longévité d’un smartphone, en raison de l’obsolescence logicielle (voir ci-dessous). 

  

Ne lésinez pas sur la réparabilité : un smartphone qui se répare bien durera plus longtemps 

Au-delà de leur fiabilité initiale, consommer durablement en matière de smartphones, c’est aussi s’assurer de leur réparabilité en cas de pépin.

  

L’indice de réparabilité 

Depuis le 1er janvier 2021, les commerçants sont tenus de faire apparaître l’indice de réparabilité du téléphone mis en vente. Comme pour tous les autres appareils électroniques concernés, la notation sur 10 dépend de plusieurs critères :

 

      Disponibilité de la documentation

      Démontabilité, accès et outils

      Disponibilité des pièces détachées

      Prix des pièces détachées

      Critère spécifique à la catégorie d’équipements concernée

 

Allant de 5 pour les moins performants à plus de 9 pour les smartphones particulièrement "réparables", l’indice de réparabilité est sans conteste l’un des indicateurs les plus importants à prendre en compte, si l’on veut un smartphone qui tient la distance. 

 

Les fabricants de téléphones durables

 Certains fabricants souhaitent davantage allier technologie et responsabilité, en proposant des smartphones respectueux de l’environnement et des hommes. La plupart de ces marques jouent sur la durabilité, et donc la réparabilité de leurs appareils, par exemple :

 

      Teracube, qui promet une durabilité prolongée (3 ans de garantie logicielle, 4 ans sur le hardware), et l’utilisation de composants recyclés, en partie seulement

      Fairphone, qui propose des appareils compatibles 5G, ainsi qu’une réparabilité quasi-totale, et ne nécessitant pas de compétences techniques particulières

  

Les appareils reconditionnés 

Un autre moyen efficace de lutter contre l’impact environnemental des smartphones est de privilégier l’achat d’appareils reconditionnés. En moyenne, l’un de ces appareils est trois fois moins impactant pour l’environnement qu’un appareil neuf.

 

Opter pour un système d’exploitation libre (et donc plus durable)

 Entre Android (71.09 % de parts de marché) et IOS (28,21 % de parts de marché), on peut dire que les deux acteurs majoritaires Google et Apple, en matière de systèmes d’exploitation mobile, laissent bien peu de place à leurs concurrents : Samsung (0.38 %), KaiOS (0,11 %), Nokia (0,02 %), Windows (0,01 %) ou encore Linux (0,01 %)... Ces chiffres, rassemblés par Statcounter, et datant d’octobre 2021, témoignent du caractère nettement enclavé du marché, qui posent deux problèmes indirects :

 

      Un problème politique. Le manque de choix laissé au consommateur, qui doit dans la plupart des cas opter pour l’un des deux acteurs majoritaires, ce qui oriente les applications disponibles, les services mais aussi les contenus à disposition dans ces appareils

 

      Un problème environnemental. Le risque d’obsolescence logicielle, qui fait qu’au bout d’un certain temps, la plupart des appareils fonctionnant sous l’un de ces systèmes d'exploitation sont mis sur la touche, obligeant les consommateurs à renouveler de plus en plus fréquemment leurs appareils,  et donc à polluer toujours plus...

  

Les alternatives disponibles ? 

Un smartphone a besoin d’applications pour fonctionner, et être utile. Pour pallier l’obsolescence logicielle, ou pour d’autres raisons, vous pouvez vous tourner vers des alternatives libres, c’est-à-dire des OS mis à jour régulièrement et plus durablement que les autres, car non-liées aux intérêts commerciaux des principaux fabricants et fournisseurs de service mobile du marché. Et de surcroît, ces solutions respectent davantage la vie privée, et rémunèrent en général mieux les développeurs d’applications mobiles.

 

En voici une liste non-exhaustive, issue du travail de référencement réalisé par AIL, l’Association pour une Informatique Libre, sur son site :

       iodéOS, une solution made in France basé sur la partie open source d’Android, mais délestée de tous les mouchards de Google, et réalisant une analyse et un contrôle permanent des données manipulées et envoyées par votre appareil

      PostmarketOS, un système d’exploitation libre qui promet un cycle de vie d’environ 10 ans

      UbuntuTouch

     

 

 Vous l’aurez compris : difficile d’être totalement irréprochable en matière de consommation de smartphone, mais tout à fait possible d’orienter vos choix, au moment de l’achat, et de la vie du téléphone, pour adopter des attitudes plus responsables. Sans forcément renoncer à notre sacro-saint droit à la connexion.